Mai 2020

Évangile du jeudi 21 mai 2020 - Ascension de Notre Seigneur Jésus

Image 22Evangile selon saint Matthieu  (28,16-20)

Chers frères et sœurs,

« Et le Verbe s’est fait chair et Il a habité parmi nous » (Jn 1,14). Ces paroles du Prologue de l’Evangile de saint Jean nous rapportent l’essentiel et le fait extra-ordinaire  du Mystère de l’Incarnation : En épousant la nature humaine par le premier Avènement du Christ, Dieu lui donne « une incomparable noblesse » (3ème préface de la Nativité).

 Avec la fête de l’Ascension du Seigneur, ce Mystère est parachevé : En « s’asseyant à la droite du Père », le Seigneur Jésus rend notre humanité « participante de sa Divinité » (2ème préface de l’Ascension).

La finale de l’Evangile de saint Matthieu que nous avons cette année, nous dit que, après le temps de la présence physique du Christ, vient le temps de son Eglise fondée sur les apôtres dont, chacun selon sa vocation personnelle est le successeur aujourd’hui. Jésus le dit très clairement, le temps de l’Eglise est le temps de la Mission.

Le disciple ne passe pas son temps à « regarder vers le ciel » passivement en attendant le dernier Avènement du Sauveur, mais il prépare les esprits et les cœurs à ce moment qui concluera définitivement l’Histoire et nous fera vivre dans le monde de la Gloire de Dieu.

Cette mission s’effectue « sous le souffle de l’Esprit Saint » qui guide l’Eglise et la défend contre ses ennemis…

Saint Léon le Grand résume les choses ainsi : « En descendant vers les hommes, le Christ n’a pas quitté son Père, et en remontant vers celui-ci, Il ne s’est pas éloigné de ses disciples » (Sermon 61). Ce même saint Léon nous précise que c’est par la voie de l’Amour que le Christ s’est « anéantit » dans notre humanité et que c’est en empruntant la même voie que nous pourrons monter vers Lui.

Bien fidèlement, votre Curé

 

Évangile du mardi 19 mai 2020 - 6ème Semaine du Temps Pascal

Bible 14Evangile selon saint Jean  (16,5-11)

Chers frères et sœurs,

Une tradition datant du 5ème siècle invite les fidèles à organiser des prières publiques pour supplier le Seigneur de bénir les fruits de la terre et lui rendre grâce pour les récoltes de l’an passé. Ces prières ont lieu le lundi, mardi et mercredi précédant le jeudi de l’Ascension.

Au moment du Concile Vatican II, certains « technocrates » de la liturgie ont trouvé ces manifestations de prières populaires d’un autre âge,  les accusant de « flirter » avec la superstition… Elles ont donc disparues de la sphère de nos célébrations avec nombre d’autres processions…

Pourtant, la prière de demande est recommandée par le Seigneur Jésus Lui-même : « Demandez et vous obtiendrez… » (Mt 7,7-12).

C’est ainsi que depuis ces vingt dernières années ont voit peu à peu revenir cette antique tradition. Certains esprits chagrins (il en existe !!!) voient en cela un « rétropédalage », d’autres, au contraire, et surtout parmi les jeunes, y voient un moyen facile à mettre en place pour témoigner que Dieu est vivant, présent dans notre vie jusque dans nos besoins matériel

N’oublions pas non plus que, lors de l’Offertoire, le prêtre bénit le Dieu de l’Univers pour « le fruit de la terre et le travail de l’homme ».

Pendant cette période du confinement, nous avons pris conscience de l’importance du monde agricole : c’est lui qui nous nourrit ! Et c’est pourquoi, agriculteurs et viticulteurs sont honorés lors de chaque messe !

Prions particulièrement le Seigneur durant ces deux jours et rendons lui grâce pour le fruit de la terre et le travail des hommes et pour que le « Maître des moissons » nous accorde ses bénédictions à travers l’espérance des bonnes récoltes à venir.

Bien fidèlement, votre Curé

Évangile du samedi 16 mai 2020 - 5ème Semaine du Temps Pascal

Bible 14Evangile selon saint Jean  (15,18-21)

Chers frères et sœurs,

Voici un contraste saisissant ! Hier, le Seigneur développait l’importance capitale du « Commandement de l’Amour »,  et aujourd’hui, Il nous dit franchement qu’être son disciple n’est pas forcement une situation confortable : le risque de blocage par rapport aux paroles de Jésus engendrera la haine d’une partie du « Monde » qui ne veut pas connaitre Dieu.

Pour saint Jean, le « Monde » est le lieu du péché où l’homme se substitue à Dieu. Mais c’est aussi le lieu où Dieu, par Jésus-Christ, exerce sa Miséricorde : « Je ne suis pas venu pour juger le Monde, mais pour sauver le Monde » (Jn 12,47b).

La haine que le « Monde » éprouve à l’encontre de Jésus  est le fruit du refus de connaître de Dieu et donc de se convertir. Les paroles de Jésus et leurs exigences de cohérence pour les disciples, bousculent l’organisation purement humaine du « Monde » et surtout ses intérêts sociaux et sa sois disant  morale.

Jésus prévient ses disciples : cette haine sera « transmissible » aux disciples de toutes les époques et c’est pourquoi l’Amour, qui devrait régner dans la communauté des croyants, est le gage de la résistance et le signe de la solidité et de la crédibilité de la Parole de Jésus.

Dans l’histoire, cette haine s’est malheureusement vérifiée, mais, même au plus fort des persécutions, les premiers chrétiens ont su résister et rendre, paradoxalement, l’Eglise vivante et florissante. (« Voyez comme ils s’aiment »)

Aujourd’hui, les disciples du Christ connaissent, sinon une haine, du moins une sorte de mépris policé. On ne considère pas la vie de Foi comme « première nécessité », mais on l’assimile à « une philosophie privée », et on musèle l’Eglise sous couvert de laïcité (à la française !).

Et pourtant, et plus que jamais, c’est dans ce « Monde » que nous devons témoigner de cette Miséricorde de Dieu qui veut que « tous les Hommes soient sauvés » (1Tim 2,4). Nous y arriverons par notre Charité vécue d’abord en Eglise, ensuite à travers la cohérence des actes que nous posons avec la Foi que nous proclamons, et enfin en nous souvenant que Dieu nous envoie sans cesse son Esprit-Saint qui nous aidera toujours à actualiser le message de la Bonne Nouvelle.

Bien fidèlement, votre Curé

Évangile du vendredi 15 mai 2020 - 5ème Semaine du Temps Pascal

Bible 14Evangile selon saint Jean  (15,12-17)

Chers frères et sœurs,

Ce « Commandement de l’amour »  que nous avons aujourd’hui a tellement imprégné le cœur de saint Jean, que la Tradition nous raconte qu’à la fin de sa vie, Jean ne cessait de le répéter lors des célébrations eucharistiques : « Mes petits enfants aimez vous les uns les autres ».

Ce commandement résume à lui seul toute la raison d’être de notre religion.

Il semble difficile de faire d’un « sentiment » un « commandement » ; Il faut donc voir dans ce commandement d’aimer une invitation à imiter dans nos vies l’Amour qui unit les trois personnes de la Trinité. L’Amour du Père s’exprime dans le Fils et l’Amour du Fils s’exprime dans le choix de ses amis. De la même façon, l’Amour des disciples du Christ doit s’exprimer dans l’Amour de tous les frères humains… C’est ce que saint Paul appellera la Charité.

L’expression la plus aboutie de l’Amour de Jésus est le Sacrifice de la Croix (« Il n’y a pas de plus grand Amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13)), modèle de référence qui sera le fondement de la nouvelle communauté des croyants.

Le critère pour reconnaitre les « amis de Jésus » est très clair : Ce sont ceux qui ont été choisis par Lui et qui ont fait le choix volontaire de le suivre ; Ce sont ceux qui font ce que Jésus leur commande. Dès lors ils ne sont plus « serviteurs » mais partenaires de Jésus, car ils entrent ainsi dans une relation de connaissance venant du Père Lui-même. Les amis de Jésus partagent avec Lui ce qu’Il a de plus cher : La connaissance du Père.

Donc, si Jésus nous commande de nous aimer les uns les autres, c’est pour que nous aimions de « Charité », c'est-à-dire de regarder l’autre comme image de Dieu appelé à la même gloire que moi et de le servir comme une personne aimée de Dieu.

Aimer Dieu et aimer sont prochain est tout un !

Bien fidèlement, votre Curé

Évangile du mardi 12 mai 2020 - 5ème Semaine du Temps Pascal

Bible 14Evangile selon saint Jean  (14, 27-31a)

Chers frères et sœurs,

Le désir de paix est inscrit au plus profond de chacun des hommes. Mais, souvent, les hommes ignorent la nature de ce bien si précieux qu’ils appellent de toutes leurs forces. Ils ignorent aussi parfois les chemins, plus ou moins éloignés de Dieu, parcourus pour l’obtenir… Aussi, dans cette page d’Evangile, Jésus nous donne bien la Paix, mais une paix différente de celle du monde. La Paix du Christ nous vient de Dieu. Elle est présente dans tout l’Ancien Testament et le courant prophétique en fait l’un des attributs du Messie : « Il sera appelé Prince de la Paix » (Is 9,5). C’est donc en Jésus que cette Paix se réalise pleinement car Il est venu pour vaincre la mort et le péché. Mais, tant que la péché n’est pas totalement déraciné dans le cœur de l’Homme, tant que le dernier avènement de Christ ne s’est pas encore produit, la Paix reste un bien à venir.

Pour saint Jean, (comme pour saint Paul), la Paix est le résultat du sacrifice de Jésus (Jn 16,33) ; elle n’a donc rien à voir avec la paix au sens mondain du terme.

Dans l’Ancien Testament, la présence de Dieu au sein de son peuple était l’expression la plus aboutie de la Paix ; C’est pour cela que la présence de Jésus est mise en lumière par saint Jean comme  réalité de cette Paix de Dieu.

Mais, lorsque cette présence corporelle de Jésus ne sera plus et qu’Il sera glorifié dans le ciel, Jésus rassurera ses disciples en leur donnant la Paix, non plus liée à sa présence physique mais à sa Victoire sur le monde.

Ainsi, victorieux de la mort, Jésus donnera t’Il, avec sa Paix, le Saint Esprit pour le pardon des péchés…

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile selon saint Jean  (14, 21-26)

Chers frères et sœurs,

Au chapitre 13 de l’Evangile de saint Jean, après le dernier repas qu’Il prend avec ses disciples, Jésus prépare les cœurs et les esprits de ces derniers à vivre avec Lui son « Heure » : L’Heure de sa Passion. Du verset 34 au verset 35, Jésus, avec une grande tendresse, demande à ses disciples de s’aimer les uns les autres : c’est la seule manière de montrer aux hommes leur amitié avec Jésus.

Aujourd’hui, dans ce chapitre 14, Jésus précise en quoi consiste le fait de l’Aimer vraiment et, par voie de conséquence, d’Aimer pleinement le Père : « recevoir ses commandements et les garder ». Agir ainsi, c’est l’assurance de préparer à Dieu une demeure digne de Lui : le cœur du croyant, où Dieu viendra résider, nous transformant en «  ministre  de la présence de Dieu », sorte de « Tabernacle vivant »…

Le temps du « Jésus terrestre » est terminé et les disciples entrevoient la difficulté de garder la parole de vie de leur Maître ; cela provoque chez eux une certaine perplexité, voire un certain désarroi. Alors Jésus annonce un autre temps, temps où nous sommes encore sur cette terre : celui de l’Esprit Saint, « du Défenseur » (c'est-à-dire de l’Assistant) qui, non seulement nous défendra devant l’hostilité éventuelle de nos contemporains, mais nous rappellera sans cesse les Paroles de Vie de celui qui est le Verbe de Dieu, paroles sans lesquelles la Foi ne serait pas plus qu’une vague philosophie humaniste.

C’est sous le Souffle du Saint-Esprit que l’Eglise annonce, à temps et à contretemps, la Bonne Nouvelle de Jésus, Verbe de Dieu, et c’est par l’Amour qui doit se vivre entre ses membres qu’elle atteste de la Vérité de l’Évangile, Bonne Nouvelle proposée pour le bonheur de toute l’Humanité…

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile selon saint Jean  (14, 7-14)

Chers frères et sœurs,

Hier, l’objection de saint Thomas avait permis à Jésus de révéler qu’Il était « la Chemin, la Vérité, la Vie » et le passage obligé pour aller vers le Père. Aujourd’hui, avec l’Objection de saint Philippe, nous constatons que cette révélation n’est pas si évidente à accueillir.

Selon Philippe, il suffirait que Jésus nous « montre le Père » pour que tout le Mystère de la Foi s’éclaire. Il ne faudrait pas voir derrière cette requête une quelconque curiosité malsaine, mais bien une volonté sincère de Philippe de rencontrer Dieu pleinement en cherchant un contact direct… Or Philippe et tous les croyants, sont invités à renoncer à ces expériences directes de Dieu, proches des courants gnostiques. Le Père ne se rencontre pleinement que dans la Foi en Jésus Christ et dans l’écoute de sa parole. Philippe est invité à croire c'est-à-dire à reconnaitre dans « l’Homme Jésus » la manifestation du Père parmi les hommes.

Les actions et les paroles de Jésus sont, de fait, l’œuvres du Père, et le croyant, à sa suite, accomplira des œuvres plus grandes que celles de Jésus et obtiendra tout ce qu’il lui demandera … Non pas qu’il fera des miracles plus grands que ceux de Jésus, mais qu’il mènera à leur terme les signes dont ils étaient l’illustration ; Signes annoncés dans l’Evangile comme « donner la Vie Eternelle aux croyants » (Jn 17,2), « rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11,52), et triompher du monde  (Jn 16, 8-11). Les disciples attesteront par là l’efficacité de Celui qui les envoie et qui est maintenant retourné auprès du Père.

Comme Jésus agit par le Père, les disciples agiront par le Christ Ressuscité et ce dernier exaucera leurs prières.

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile selon saint Jean  (14, 1-6)

Chers frères et sœurs,

L’objection formulée par saint Thomas dans cette page d’Evangile permet à Jésus de franchir un nouveau palier vers sa Révélation. Il centre cette dernière sur sa propre personne et se définit en trois termes : «  Chemin, Vérité, et Vie », avec, pour le croyant, l’obligation de « passer par Lui ».

« Passer par Jésus » n’est donc pas une « option ». Parce que Jésus révèle la Vérité qui conduit à la Vie et qu’Il procure la Vraie Vie à celui qui accepte cette Vérité dans la Foi et la met en pratique, Il conduit celui qui croit en Lui au but de son existence, au Père ; de cette façon Il sert de Chemin.

Le chemin que suivra Jésus pour aller vers le Père passe par la Passion pour aller vers la Résurrection. De plus la Résurrection donne du sens au non sens de la Passion : la mort, le mal, l’abjection n’ont jamais le dernier mot malgré les apparences. La Vie, le Bien sont victorieux.

Alors « passer par Jésus » c’est aussi pour nous, les croyants, une invitation à consentir à vivre nos épreuves en union avec la Croix du Christ. Non pas à les rechercher, à les favoriser, mais, lorsqu’elles sont inévitables, les vivres avec le Christ nous ouvre le chemin de l’Espérance : après la Croix vient la Résurrection, après l’épreuve vient le temps de la Foi, de l’Espérance, de la reconstruction.

Choisir Jésus comme Chemin c’est, pour les pèlerins que nous sommes ici bas, être dés maintenant du côté de la Vie et de la Vérité. Non seulement personne ne va au Père sans passer par Jésus, mais qui passe par Jésus est déjà dans le Père.

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile selon saint Jean  (13, 16-20)

Chers frères et sœurs,

Vous l’avez bien remarqué, la lecture suivie de l’Evangile de saint Jean ne correspond pas, dans sa chronologie, à ce que nous vivons liturgiquement. Nous avons fêté il y a quelques semaines la Résurrection du Seigneur, et voilà que ce passage de l’Evangile nous fait revenir au dernier repas de Jésus, le soir du Jeudi Saint. Ce « monologue » de Jésus a lieu juste après le Lavement des Pieds.

L’Eglise nous invite donc à accueillir ces paroles du Christ à la lumière de la Résurrection, finalement à voir, à travers ces paroles prophétiques, l’annonce de la Divinité de Jésus : « Vous croirez que Moi JE SUIS » (verset 19).

Ces versets ouvrent la seconde partie de l’Evangile de saint Jean que certains exégètes appellent « Le livre de la Gloire ». Plus précisément, ce discourt après la Cène est une sorte d’exposé et de commentaire doctrinal qui insiste sur la nécessité de la Passion comme chemin vers la Résurrection. Ce chemin étant à vrai dire annoncé par les prophètes, jusqu’à la trahison de Judas qui est présentée comme « accomplissement de l’Ecriture ».

Juste après le « Lavement des  Pieds » (Jn13,4-5), les apôtres sont déstabilisés par ce geste réservé traditionnellement aux esclaves alors, après un dialogue interprétatif avec Pierre, Jésus se lance dans un monologue interprétatif ; en invitant ses apôtres à se « laver les pieds les uns les autres » (Jn 13,14) Il les invite, et après eux toute l’Eglise, à l’imiter dans son Amour et dans l’humble service du frère.

Nous sommes donc non seulement envoyés dans le même esprit de service, mais surtout dans une participation semblable à celle qui relie Jésus à son Père. Car si ce dernier peut dire « JE SUIS», expression réservée à Dieu, s’Il nous associe si étroitement à sa vie (par son Incarnation) c’est que nous aussi «nous sommes »… En Dieu !

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile selon saint Jean  (12, 44-50)

 Chers frères et sœurs,

Dans le livre de la Genèse (Gn 11,1-9), on nous raconte comment les Hommes voulurent atteindre Dieu par leurs seules forces humaines : en construisant une tour gigantesque. Nous connaissons les conséquences funestes de cet acte !

Jésus, dans ce passage qui clôture la première partie de l’Evangile de saint Jean, nous donne le moyen sur d’aller à Dieu : c’est de se mettre à son écoute, à l’écoute de sa Parole et lui faire confiance. En d’autres termes, avoir Foi en Jésus c’est avoir Foi en Dieu et, a contrario, rejeter Jésus c’est rejeter Dieu. Le lien entre Jésus et son Père est si profond que voir Jésus, c’est voir le Père et écouter Jésus c’est écouter le Père. On comprend mieux, dés lors, la radicalité du jugement.

Ainsi le vieux rêve de l’humanité d’atteindre Dieu, se réalise en Jésus qui est venu nous révéler le Père tout comme l’Esprit Saint nous révèle et nous conduit au Fils.

L’humanité terrestre et l’humanité glorieuse de Jésus nous éclairent sur ce qu’est l’humanité authentique et sa destinée finale. C’est grâce au Mystère de l’Incarnation du Verbe et à sa Résurrection que notre propre humanité est transfigurée et que nous sommes délivrés de la mort par le Victoire de sa Vie.

Jésus est donc le « Révélateur du Père », celui qui nous apporte sa lumière en étant Lui-même « Lumière née de la Lumière ».

Celui qui croit en Jésus, croit au Père.

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile selon saint Jean  (10, 22-30)

 Chers frères et sœurs,

La problématique de ce passage de l’Evangile est très claire : « Jésus est-il le Messie ? » si oui qu’Il le dise ouvertement ! Pour les contemporains de Jésus, son attitude leur semble obscure, voire ambigüe.

 Pourtant Jésus est clair dans sa réponse : Il se présente comme le berger, symbole traditionnel du Messie vu comme le « berger d’Israël ». Il accompli des miracles attribués par la tradition prophétique au Messie. Mais le cœur de ces juifs là est « gelé » comme dirait saint Augustin.

Si Jésus ne se révèle que progressivement « Messie » c’est parce qu’Il sait que ce terme revêt chez ses contemporains bien des sens et des attentes très divers, avec une prédominance pour une puissance militaire conquérante. Certainement pas un Messie souffrant.

Or le Messie qu’Il est, est bien plus qu’un homme providentiel : Il est venu donner la vie éternelle à ses brebis que lui a confiées le Père. Le sommet de sa révélation est bien le verset 30 : « Le Père et moi nous sommes Un. » Jésus nous montre le vrai visage du Père : Il en est la Vivante Image. Ce thème sera repris quelques chapitres plus loin dans un dialogue aves saint Philippe : « Qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14,9-10).

Voir Dieu déjà sur cette terre c’est le désir plus ou moins avoué du croyant, et peut être aussi de l’incroyant ! Alors saint Jean nous donne la solution : c’est en vivant l’Amour (la Charité selon saint Paul) que nous rendons Dieu visible à l’humanité : «  Dieu personne ne l’a jamais contemplé. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, en nous son Amour est accompli » (1Jn 4, 12).

Bien fidèlement, votre Curé

Apotres version inspiree 459003982fEvangile selon saint Jean  (10, 11-18)

 Chers frères et sœurs,

Qui n’a pas rêvé du pasteur idéal pour sa paroisse, pour son diocèse, et pour l’Eglise toute entière ! Le pasteur est d’autant plus « valable » qu’il pense comme moi, qu’il a la même sensibilité que moi…

Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus nous donne le véritable modèle du pasteur selon le cœur de Dieu ; et ce modèle, c’est Lui.

Le bon pasteur, à la manière de Jésus, est un être de relations.  Il ne considère pas ses brebis comme un ensemble informe et impersonnel (celui qui agit ainsi est un « mercenaire ») mais Il appelle chacune de façon singulière, par son Nom et Il établit un rapport de connaissance mutuelle, comme celui du Père avec le Fils.

Ce passage insiste sur l’unité du Père avec le Fils dont  l’unité du pasteur avec ses brebis est l’image la plus  parlante…

 

Ainsi, le pasteur de l’Eglise est celui qui cherche à se rapprocher le plus possible du seul vrai Bon-Pasteur, à travers trois axes : l’enseignement, le gouvernement, la Sanctification (les « Tria Munera »).

-Enseigner les Mystères de la Foi et les rendre plus proches du cœur des fidèles ; ouvrir les esprits et les cœurs à « l’Intelligence des Ecritures », en se souvenant, que lorsqu’il prêche, le pasteur prêche aussi (et avant tout ?)  pour lui-même ; Il évite ainsi de passer pour un simple « donneur de leçon ».

- Gouverner : c’est ce qui pose le plus de difficultés à certains d’entre nous ! Aujourd’hui, et à tout les niveaux de la hiérarchie, le pasteur dispose de nombreux conseils ce qui lui évite de sombrer dans l’autoritarisme, mais l’invite aussi à gouverner « avec autorité » : Celle qui fait grandir.

-Sanctifier : Le pasteur ne doit jamais oublier que, le Bon-Pasteur se mettait « à l’écart pour prier » et que, le temps passé à la prière n’est pas du temps perdu («  la mission commence à genoux » disait un spirituel).

La prière nous rappelle pour Qui nous œuvrons ici bas. Elle nous permet de reprendre des forces pour tenir dans la durée sur le vaste champ du monde où peu d’ouvriers travaillent malgré l’abondance de la moisson ; elle nous permet aussi de remercier le « Maître de la moisson » pour ces ouvriers de l’Evangile peu nombreux certes, mais, pour l’immense majorité d’entre eux, totalement donnés à Dieu au service de leurs frères, afin de fertiliser le champ de Dieu pour que sa Grâce y germe, prenne racine et s’épanouisse.

« Seigneur, donne nous des pasteurs selon ton cœur ; Qu’ils nous conduisent avec intelligence et prudence ». (D’après Jr 3,15).

Bien fidèlement, votre Curé

02 05 saint athanase eveque confesseur et docteur de l eglise 227x300S. Athanase, évêque et docteur de l'Eglise, Mémoire

Evangile selon saint Jean  (6,60-69)

 Chers frères et sœurs,

Avec la fête de saint Athanase d’Alexandrie, que nous célébrons aujourd’hui, nous abordons une période cruciale et très agitée de l’histoire de l’Eglise. C’est aussi une période de débats théologiques intenses et de controverses graves autour de la personne de Jésus. En ce IVème siècle, les hérésies les plus diverses avaient cours, mais on pouvait les classer en deux directions principales : « Jésus n’est qu’un homme » ou « Jésus n’est qu’un Dieu ».

Saint Athanase et toute l’école d’Alexandrie soutient donc : « Jésus est à la fois homme et à la fois Dieu sans mélange ni confusion ». Il consacrera toute sa vie d’Evêque d’Alexandrie à prêcher cette réalité de Foi partagée aujourd’hui par tous les chrétiens. Il sauva l’Eglise de l’hérésie Arienne qui niait la divinité de Jésus…

Vers 320 Alexandre, Evêque d’Alexandrie, choisit Athanase comme secrétaire et l’emmène avec lui au Concile de Nicée (en 325) où, comme diacre, il impressionna les participants par sa culture et sa doctrine sûre.

En 328, le voilà élu Évêque d’Alexandrie ; la foule dira de lui ce jour là : « C’est un homme sûr, un vrai chrétien, un ascète, digne d’être Evêque ». Il restera 46 ans Évêque de son diocèse et passera 17ans en plusieurs exils (5 en tout)… Il luttera, à travers homélies, lettres, discours, pour que les vérités formulées au Concile de Nicée soient admises et vécues dans le Foi, dans toute l’Eglise ; la principale étant « la Divinité de la personne du Verbe qui à assumé pleinement la nature humaine ».

Il meurt à l’âge de 75 ans dans la nuit du 2 au 3 mai 373 ; ce sera le premier à recevoir le titre de « Père de l’Eglise ». Saint Grégoire de Nazianze (Évêque de Constantinople en 381) rendra ce bel hommage à ce défenseur de la vraie Foi en Jésus-Christ :« Louer Athanase, c’est louer la vertu même ».

Prions avec saint Athanase pour que l’Eglise ne se laisse pas gagner par les opinions du monde et pour qu’elle proclame toujours l’humanité et la divinité de sa Pierre Angulaire : Le Christ.

« Bénis sois Jésus-Christ vrai Dieu et vrai Homme ! » (Prière litanique pour la bénédiction du Saint Sacrement)

Bien fidèlement, votre Curé

Ob 02a092 joseph artisanS. Joseph, travailleur, Mémoire facultative

Evangile selon saint Mathieu (13, 54-58)

Chers frères et sœurs,

Le premier mai, fête de travail en Europe, n’est pas une fête d’origine chrétienne. Dès la fin du XIXème siècle et le début du XXème, elle était une journée placée sous le thème de la revendication afin d’améliorer la vie des ouvriers et de la promouvoir, souvent en passant par la lutte.

A cette époque, on jugeait un peu hâtivement, que l’Eglise était proche de ceux qui exploitaient la classe ouvrière.

L’Eglise s’est donc senti obligée de réagir et le Pape Léon XIII publiera en 1891 une lettre encyclique : « Rerum Novarum », marquant ainsi sa proximité avec le monde ouvrier comme participation directe à l’œuvre créatrice de Dieu ; mais c’est sous le pontificat de Pie XI, avec l’encyclique « Quadragesimo Anno » (1931), que la « doctrine sociale de l’Eglise » prendra son sens actuel.

 En 1955, le Pape Pie XII a voulu placer cette journée dans un contexte chrétien et la mit sous le patronage de saint Joseph (saint Joseph artisan puis saint Joseph travailleur un peu avant le Concile Vatican II).

Il voulait montrer par là que saint Joseph était le modèle du travailleur chrétien, lui qui travailla pour Jésus et dans l’intimité de Jésus.

Pour les chrétiens, l’atelier de Nazareth donne une dignité nouvelle au travail : il n’est plus vu comme une « punition divine », conséquence de la désobéissance de nos premiers parents (Cf : Gn 3,17-19 ; 23-24), mais un moyen de communier plus intimement à la condition du Fils de Dieu fait homme contraint, comme les autres, de travailler pour vivre. C’est aussi une invitation à unir les souffrances inhérentes aux labeurs, avec celles du Christ sur la Croix…

C’est ainsi que le travail devient moyen de Salut et Chemin qui nous rapproche de Dieu et des hommes.

« Salut, chef de la Sainte Famille ; sous tes ordres l’artisan céleste, à l’amère sueur de son front, exerce le métier paternel » (Extrait de l’hymne des laudes de la fête de saint Joseph travailleur).

Bien fidèlement, votre Curé