A Noël, celui qui est la Parole du Père naît dans notre humanité. Certes, l’enfant de la crèche ne prononce pas de mots articulés, mais il nous dispense un message d’un contenu et d’une force extraordinaires. Pour percevoir cette Parole, il faut tendre l’oreille de notre cœur, car elle risque d’être étouffée par le vacarme tonitruant qui remplit le monde et nos vies agités.
Selon l’Évangile de saint Luc, les bergers ont les premiers reçu l’annonce de la naissance du Christ. Premiers du peuple d’Israël, ils ont répondu à l’invitation de l’Ange du Seigneur ont accouru vers l’Enfant.
Les bergers n’étaient probablement pas des pauvres matériellement parlant, car ils vivaient de leurs troupeaux, certes modestement, mais dignement.
Ils ne faisaient pas partie de l’élite de leur pays et de leur époque ; marginalisés par leur style de vie nomade, ils participaient peu à la vie sociale et religieuse de leurs compatriotes. Ils étaient des gens simples, ouverts et généreux. Tel est le premier environnement de la naissance de Jésus.
Le cadre de la nativité est lui-même empreint d’une extrême précarité. Jésus naît dans une étable faute de place pour ses parents et pour lui dans les habitations. « Un enfant couché dans une mangeoire » tel est le signe de reconnaissance donné aux bergers : un signe d’humilité et de pauvreté !
En naissant parmi les hommes, Dieu choisit la simplicité. Il prend place dans notre humanité discrètement. Mais, ne nous y trompons pas, cette discrétion cache une éclatante intensité de Présence. Comme les bergers, nous venons reconnaitre la gloire de Dieu sous l’extrême modestie de son entrée dans le monde.
Ce message de simplicité et de vérité résonne avec force au milieu des mises en scène clinquantes de faste et d’apparences que cultivent les pouvoirs et les médias aujourd’hui. La valeur estimée de quelqu’un se mesure plus à ses aspects extérieurs qu’à ses qualités intérieures. Noël nous apprend à regarder au-delà des « décors » pour découvrir l’authentique réalité des être et des choses. Noël décape nos regards !
L’enfant de Bethléem, celui que l’Écriture annonçait comme « Prince de la Paix » (Lc 9,5) n’a rien à voir à l’évidence, avec un stratège ou un monarque. Il apporte la « bonne nouvelle » que la paix ne réside ni dans la force des armes, ni dans l’équilibre de la terreur, ni dans la domination des peuples, mais dans une nouvelle relation entre les hommes basée sur le respect et la charité ! Avant de vouloir changer les structures gouvernementales de la société et de l’Église, il faut changer le cœur de l’Homme. L’espoir de cette paix tant désirée repose sur les fragiles épaules du nouveau-né de Bethléem. En lui paraît l’aube d’un monde nouveau. En lui, un Homme nouveau commence à naître !
Joyeux et Saint Noël !
Bien fidèlement, Votre Curé.
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