"Il n'est pas ici"
« N’ayez pas peur ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié ? Il est ressuscité : Il n’est pas ici » : tels sont les premiers mots du message de Pâques adressé aux femmes.
Elles étaient venues à la rencontre d’un corps mort enseveli, auquel elles voulaient prodiguer les soins traditionnels, elles souhaitaient accomplir des rites de deuil envers un mort ; et voici qu’elles découvrent une tombe vide.
Leur recherche du corps mort du Seigneur n’a plus de sens : «Pourquoi chez-vous le Vivant parmi les morts ? » (Lc 24,5)
Le tombeau n’est plus le lieu où réside la mort, lieu enfermée derrière une énorme pierre qui en obstrue l’entrée comme un point final. Cette pierre, le poids écrasant de la mort, a été roulée, « enlevée du tombeau » (Jean 20,1) ce qui semble vouloir dire qu’elle a été arrachée à son logement comme pour signifier que la Résurrection du Christ ruine pour toujours le règne de la mort symbolisé par le sépulcre.
Il faut donc lire les récits du matin de Pâques comme une annonce solennelle de la victoire de la Vie sur la mort, conquête définitive acquise par le Christ qui « passe à la Vie ». C’est ce que ne cesseront de proclamer les premiers témoins. Dieu l’a ressuscité … car Il n’était pas possible que la mort le retienne en son pouvoir ».
Les icones des églises d’Orient traduisent admirablement cette victoire de la vie en Jésus ressuscité. Elles illustrent, de façon symbolique, cet instant unique qui n’a pas eu de témoins directs, en soulignant « l’exploit du Seigneur » détruisant la mort. Jésus en vêtements blancs flottant dans le vent, rayonnant dans une mandorle comme un soleil, sort du tombeau comme d’un gouffre rempli de ténèbres. A ses pieds, gît une porte brisée en deux… Dans son élan qui l’emporte vers le Père, source de la Vie, il étend ses deux bras et saisit en passant Adam et Eve (ou quelques fois Adam et l’Eglise) qu’il entraîne avec lui…
C’est une des plus belles expressions théologiques de la Résurrection que je connaisse ! Les chrétiens d’Orient appellent cela « Anastasis », ce qui signifie l’action de « se lever » ou « se relever ».
En ces jours de Pâques, nous accueillons plein de joie, ce message que la mort est vaincue en Jésus-Christ et qu’elle n’aura pas le dernier mot de notre histoire.
Pâques est la fête de la Vie où le Christ est entré et nous précède comme « premier d’entre les morts » (Col 1,18)
Christ est ressuscité ! en vérité il est ressuscité ! *
Bonnes et Saintes fêtes de pâques !
*Salutation que les orthodoxes et Gréco-catholiques se font à la sortie de la messe de Pâques